Ballade

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Vêtu d'une chemise, d'un jean noir, d'une veste de la même couleur et de petites lunettes noires, Dorian se promenait dans les rues de New York à la recherche d'inspiration. Il adorait observer les gens dans leur vie de tous les jours, s'affairer autour de lui comme si leur vie dépendait du fait qu'ils attrapent ou non leur taxi.
Il avait comme toujours son ordinateur portable autour de lui, passé en bandouillère, et il avait glissé dans la pochette de celui ci son fidèle 'Du coté de chez Swann' de Proust, qui ne le quittait pas.
L'ouvrage était d'ailleurs corné, jauni et habimé depuis le temps...

Autour de de lui, les gens continuaient à s'affairer. Apparemment, il était arrivé dans la zone des boutiques de luxe...

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Shella, elle, était d'humeur plutôt maussade. Elle sortait pour la première fois dans les rues de cette immense ville, à la recherche de quelque chose a faire, ou même mieux, une idée pour sortir de ce traquenard, de cette vie qui n'était pas la sienne, de ce monde de crétins remplis d'orgueil. Elle n'avait rien fait. Elle n'avait rien demandé à personne. Et pourtant elle se retrouvait là contre son grès, c'était déguelasse.

Elle n'avait pas encore eu l'occasion de sortir, entre son installation et ses premiers cours de stylisme. C'était d'un ennuis indescriptible. Shella savait qu'elle ne tiendrait pas toute l'année devant ces déversements de futilités : textiles, couleurs, matières, plis, arrangements, quelle horreur !

Autour d'elle, les gens arborraient tous des grands airs importants. Ils étaient tous schotchés a leur téléphone portable, avec une petite malette dans la main. Les femmes, elles, portaient de longues robes fendues et moulantes, des chaussures et des petits sac a main Prada. Shella, elle, portait un jean serré aux chevilles, des converses bleue et un T-shirt blanc. Ses cheveux étaient attachés en une queue de cheval courte et elle marchait d'un air agacé, les mains dans les poches et les yeux fixés au sol.

Soudain, au coin d'une rue, elle rentra dans quelqu'un qu'elle n'avait pas vu venir. Elle vacilla sous le choc et se tint au mur a côté d'elle pour ne pas tomber.

"Désolée..."

Murmura-t-elle en bénissant le ciel qu'un peu d'action lui tombe dessus dans son profond ennuis.

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*Peut-être que si j'écrivait la suite de l'article ce soir au lieu de mercredi j'aurai le temps de prendre des notes pour cette peste de ... Oh, ma parole cette femme m'a tout l'air de sortir d'un cirque? Grands dieux! Ce que me fait penser que j'aurais du passer au bar prendre une vodka ou deux... Trop tard maintenant... Quoiqu'un petit détour... Résiste Dorian, je trouve que tu es légèrement accro ces temps ci... Et l'article traiterais de métampsycose moderne? Excellent!!*

Plongé dans ses pensées assez confuses et surtout variées, le regard errant de droite et même de gauche parfois, il bifurqua au coin d'une rue, et sans même la voir, fut percuté par une jeune fille qui manqua de perdre son équilibre et s'appuya sur le mur proche.

*Jolie. Mais elle a comme l'air différente du royaume de la superficie... A moins qu'elle lance une nouvelle mode. Questionnons.*

-"Excusez moi de m'être trouvé sur votre chemin... Vous ne vous êtes pas fait mal, j'espère? Si je peux me faire pardonner..." Il sourit gentiment et poursuivi:"Dites moi... Vous ne ressemblez pas exactement à... Toutes ces femmes (le mot femme était appuyé, et ponctué d'une élégante grimace) Vous lancez une nouvelle mode ou...?"

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Shella aurait pu être carrément vexée, mais ça lui faisait plaisir de voir qu'on la sentait immediatement differente. Sa façon d'être devait parraitre très troublante a quelqu'un qui ne connait rien d'autre que l'argent, la celebrité, les marques... La preuve qu'on pouvait se faire remarquer sans porter les dernières robes Jean Paul Gaultier. Enfin, c'était peut être parce que les robes en question étaient toutes les mêmes... Par contre, il fallait qu'elle détrompe ce jeune homme. Lancer une marque, ça n'étiat pas trop dans ses habitudes. Elle imagina la tête qu'aurait fait Stacy en voyait cette scène.

Après lui avir assuré que tout allait bien, elle detailla sa propre tenue et leva vers lui un regard faussement outré. Sans prendre garde a sa question, elle répondit par une autre.

"Est ce que mon look vous déplait ?"

Demanda-t-elle d'une voix malicieuse et legerement sousponneuse.
Après tout, même si ses fringues n'étaient pas top-modes, elle était plutôt pas mal dedans. Mieux encore, elle se sentait tout a fait bien. Elle n'immaginait pas l'inconfort que devaient connaitre toutes ces personnes aux grands airs en portant des mini robes pleines de volants, ces chemises a colerette et a jabot de dentelle... En plus d'être moches, les vêtements de ce genre devaient être insupportable.

Shalla nota avec etonnement qu'il avait prononcé le mot "femme" avec une drôle de moue. pouvait-on donc appartenir a ce monde grotesque et savoir a quel point il l'était ? Interessant.

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Dorian sourit: effectivement, il était encore impossible de connaître à la perfection le sens de la question; se serait t-il trompé? Il était de nature très instinctive et pouvait citer sans se fatiguer les qualités d’une personne après une conversation de quelques minutes lors d’une première rencontre. C’était d’ailleurs une chose qu’il s’était mis en tête depuis fort longtemps: toujours se fier à la première impression, elle finira par refaire surface un jour ou l’autre...

Il réfléchi quelques instants. Le look de la jeune fille n’était pas franchement commun à celui des filles qu’il croisait partout; il n’était pas provocateur, n’aguichait nullement et n’était pas pour autant négligé, chose que le journaliste appréciait. Mais il était vrai que toutes les filles, oh combien nombreuses, avec lesquelles il était sorti, avaient en commun un goût très prononcé pour la mode de luxe et assez près du corps. C’était d’ailleurs ce qu’il aimait chez elles. Ou du moins les raisons pour lesquelles il les choisissait: tout était dans le look, pas de prise de tête et pas d’attaches; Il ne pouvait comparer le look de la jeune fille à aucun autre pour la simple et bonne raison qu’il n’avait personne avec qui le comparer. Et pour un homme, réfléchir sur des vêtements hors du commun, c’est assez dur...

Il sourit à nouveau, cultivant une apparence d’intello sociable à tout moment. Sauf lorsqu’il buvait, mais c’était différent, aucun sujet d’expérience n’était intéressant chez Max...

- « Je pense que oui, votre tenue est différente, donc beaucoup plus attirantes que celles, devenues communes, des habitantes de notre belle ville... »

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[HJ : Désolée en raison d'une coupure de réseau je n'ai pas eu internet ni même la télé pendant deux semaines...]

Shella fit un clin d'oeil explicite et haussa les épaules en signe de fatalité, souriant toujours d'un air enigmatique, celui qu'elle aimait prendre quand elle voyait les gens perplexes devant ses habitudes quelque peu décalées. L'ennui, c'était que ce mot était rayé du vocabulaire de beaucoup de gens. Quand on était pas comme eux, on était anormal.

"Vous avez compris ma tactique..."

Conclut-elle, s'inclinant legerement. En fait, c'était plutôt par gout qu'elle s'habillait comme ça. Mais c'était aussi, et c'était là la vérité plus profonde de l'affaire, une sorte de défi, une rebellion. Shella ne pouvait pas se permettre de detester la société dans son coin : il fallait qu'elle la rovoque. C'était cela qui lui plaisait.

Enfin, ce jeune homme avait l'air bien intergré dans ladite société, bien que son air etonné eût l'air plus connaisseur que celui des autres. Il avait l'air plus "ouvert", enfin, autant que pouvait le permettre cette vie branchée et ce quartier de luxe. Les gens, se disait toujours Shella, ne pouvait pas ignorer totalement qu'il existait en ce bas monde des gens aussi riches qu'eux, mais qui les méprisait. Même les personnes orgueilleuses, pompeuses, ingrates et méprisantes ont un poil de lucidité dans l'esprit.

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{C'est rien, je compatis^^}

Le jeune homme esquissa un sourire.

-"Hé bien, l'on peut dire que c'est efficace..."

Il leva une main, la passant dans ses courts cheveux bouclés. Lui même était issu d'une classe sociale moyenne, n'ayant pas eu une enfance difficile, mais ayant frequenté les meilleures écoles anglaises malgré les revenus limités de ses parents. Il fallait aussi dire qu'ils avaient mis de l'argent de coté pour leur fils.
Mais à présent, sa carrière de journaliste lui réussissait bien, et il pouvait mener le même mode de vie que la plupart des gosses de riches du coin. Même si lui ne pouvait pas se permettre d'acheter des verres à 3000 dollars la pièce, comme le faisait l'une de ses ex.

-"Et que faites vous donc dans ce coin de la ville? Vous en avez eu marre de vous distinguer, et avez décidé de devenir comme les autres?"

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Shella éclata de rire et esquissa un sourire.

"Heureusement non...Je suis juste en exploration."

Elle regarda autour d'elle d'un air consterné et fit une grimace assez explicite. Ses regard devait être assez significatif de ce qu'elle ressentait : quelque chose entre le dégout et la pitié. Tous ces gens étaient au fond si pathétiques. Ils n'avaient aucun but dans la vie. Ils étaient trop riches pour travailler. Que faisait-ils de leur journée ? Rien que des choses superflues ?

"Dites moi : Est ce que...Tous les quartiers de cette ville sont comme ça ?"

Demanda-t-elle en pointant le menton vers la foule d'un air assez insolent, mais amusé, sans quitter des yeux le jeune homme qui devait, décidemment, la prendre pour une extraterrestre. Le pire de tout était qu'elle avait cotoyé ce monde. Elle avait failli appartenir a cette catégorie de gens. Ses parents étaient tellement riches, sa soeur tellement snobs, sa famille tellement pleine de clichés de cette classe sociale qui la dégoutait...Elle y avait échappé de justesse. Une chance ? Pas si sur. Elle se demandait souvent comme elle serait, habillée en Prada et paradant sur les grands boulevard collée a un portble a 5000 Dollars.

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Apparemment, la jeune fille ne semblait pas apprécier la vague de snobisme qui déferlait sur NY. Le fait qu'elle se rende compte du phénomène, et qu'elle ne soit pas, au contraire, admirative des us et coutumes de la région montraient qu'elle avait un minimun d'esprit pour ne pas se sentir obligée de faire de même. Ce qui était assez interessant du point de vue du journaliste.

Elle comprenait aussi les notes d'humour, contrairement à certaines New Yorkaises qui l'auraient regardé avec un air de stupidité non dissimulée. Et elle avait un très joli rire, nota le jeune homme.

Mais dans la question qu'elle posa par la suite, Dorian compris qu'elle n'était pas du coin.

-"Vous voulez dire que vous n'avez pas exploré la totalité de New York? Vous devez être nouvelle dans cette 'Belle ville' non?"

Il sourit.

-"Bien entendu, la plupart des quartiers de NY sont beaucoup moins brillants que celui là, et abritent des personnes beaucoup plus interessantes, d'ailleurs."